• Extrait du

    Bulletin de la Société de Géographie d'Alger

    Procès·Verbaux des Séances de la Société

    et de l'AFRIQUE DU NORD

    Trente-huitième année, 3e trimestre 1933. n°135.

    Un peu d’histoire sur les Iforas

     

     

    III GROUPEMENT DES IFORAS DE L'AïR

     

    Nous avons sur l'Aïr les témoignages à peu près concordants du Lieutenant

    Jean et du Colonel Abadie, de l'infanterie coloniale.

    Le premier, qui fut le créateur du poste d'Agadès en 1904-1905; quelques années

    après le passage de la Mission Foureau-Lamy, les a fait figurer dans son Iivre sur les Touareg du Sud-Est, l'Aïr (1909).

    Le colonel Abadie les mentionne également dans ses nomenclatures de la

    Colonie du Niger (1927). Voici le résumé de ce qu'ils nous apprennent à ce sujet:

    Plusieurs fractions des Iforas de l'Adrar oriental sont jadis venues en Aïr. Deux

    d'entre elles les Iforas Ikoungouman et les Iforas Ioussouasan ont été accueillies par les Kel Ferouane qui les considèrent comme leurs imrads et les traitent comme tels, puisqu'ils sont venus se mettre à leur merci. Les Kel Ferouane qui nomadisent autour d'Agadès au Nord, sont des plus turbulents parmi les Touareg de l'Aïr et on les considère comme appartenant à une race différente des autres Kel Oui qui sont les habitants voilés de cette région fortement mélangés de sang nègre.

    En même temps que ces deux tribus étaient arrivées deux autres des Iforas de

    l'Adar. L'une a complètement disparu, sans doute fondue et agrégée aux

    différentes tribus de l'Aïr, ce qui est assez extraordinaire car chez les Touareg les

    tribus éparpillées mêmes réduites à quelques tentes conservent leur autonomie et leur indépendance. Enfin la quatrième a poussé jusqu'au Damergou où nous allons la retrouver un peu plus loin.

    Il est intéressant de donner ici l'appréciation formulée par le Lieutenant Jean (l.

    c. p104, note 2) sur les Iforas de l'Aïr car elle est conçue dans un esprit très différent de celles de Duveyrier et de Cortier: le nom d'Iforas, dit-il, "s'applique à

    des hommes absolument libres, nobles, mais pauvres, dangereux et déconsidérés.

    Ce sont des Touareg sur lesquels on conserve des doutes: on les croit issus de la

    tribu de Kallantasar (Kel Antassar) qui vivait autrefois sur les deux rives du Niger

    au sud de Tombouctou. Venus en Aïr il y a une cinquantaine d'annéesils

    s'installèrent sur les terres du sultan (d'Agadès) avec sa permission et tous les

    droits que keur conférait leur origine noble. – Indépendants, voleurs et pillards, ils

    sont devenus peu à peu les ennemis de tous et on troublé le pays d'où on a cherché à les expulser."

    On voit quelle différence de jugement dans les deux cas. Il est possible que

    chez ces tribus expatriées et tombées en milieu hostile, les mauvais instincts

    Se soient développés fortement. Peut-être aussi cette note sévère se ressent-elle

    précisément de l'hostilité des gens du pays, mécontents d'avoir à supporter ces

    nouveaux venus.

    Je ferai encore une remarque: La racine FR formative du nom des Iforas est

    partout assez rare. Or, dans l'Aïr elle abonde tant dans les noms ethniques que

    dans la toponymie. Je citerai en premier lieu les Kel Iferouane eux-mêmes puis

    les Kel Ifarayen, les Kel Faras ou Farhas, les Kel Taforhas, l'Oued Farara, les

    localités de Faras, Afara, Afarak, les Kel Iffokar, anciennes tribus disparues.

    Je ne serais pas éloigné de croire que l'Aïr ait été autrefois le centre de ralliement et de formation des émigrants de race iranienne qu'étaient les Iforas. Ils en auraient été chassés par d'autres envahisseurs, touraniens, dont j'ai à plusieurs

    reprises signalé les traces. Des noms comme ceux que j'ai relevés: Bererof,

    Brizina, Touggourt, Atar, Zaatcha, Moupti, Tibesti, Oui, etc. appuyés par la

    présence d'une trainée de nègres brachycéphales au sud du Tchad ne peuvent

    guère laisser place au doute.

    J'ajouterai à mes précédentes constatations la mention d'un nom qui joue un

    grand rôle dans l'histoire des touareg, celui de la ville d'Es souk pour la possession de laquelle leurs tribus ont lutté, d'où elles ont été, dit-on, chassées à tour de rôle, qui a même donné son nom à certaines tribus.

    Ce noma donné lieu à un de ces calembours ridicules familiers au arabes. Le

    nom de Souk signifiant en arabe marché, ils ont trouvé que cette ville soudanaise

    était "le marché". Il paraît au contraire probable qu'elle portait, elle aussi, le nom

    d'une tribu asiatique, celle des Sok. Les Sok du Thibet, sont d'après Sven Hedin

    (Southern Tibet, vol III), le peuple que les turcs appellent Hor-Pa. Le premier de

    ces noms est leur appellation mongole et se prononce aussi Souk et Sog.

    La migration des Souk a laissé d'autres traces en Afrique. Au Nord, la ville de

    Sokna dont les Kel Sokna, appelés aussi Osoknaten ou Tedjéhé N'Efis (Ennepi

    de Pline) portent sans doute le nom altéré.

    Plus à l'Est dans l'Afrique Orientale un peuple nilotique situé entre les lacs Rodolphe et Victoria porte aussi le nom ethnique de Souk. L'invasion touranienne dans cette région a été tellement massive qu'elle a transformé le crâne de ces nègres qui est brachycéphale. Le nom des Tourkana, leurs voisins, ne saurait laisser aucun doute sur l'origine de cette modification.

    En ce qui concerne les Touareg qui ont pris le nom de l'ancienne ville des Souk, il est très possible au contraire qu'ils n'aient aucune trace de sang touranien;

    mais leurs prédécesseurs, créateurs de la ville de ce nom en avaient sûrement.

    Quoi qu'il en soit le nom de Souk à côté de celui d'Oui et de Tibesti ne saurait

    guère surprendre. (1)

    Les Iforas de l'Adar sont assez mal connus au demeurant, de même que les

    suivants.

     

    IV GROUPEMENT DES IFORAS DU DAMERGOU

     

    Ceux-ci seraient arrivés de l'Adrar oriental en même temps que les deux tribus dont je viens de parler et ont poussé un peu plus au Sud. Ils font· partie des tribus, Kel Oui pour la plupart, qui dépendent de l'Anastafidet. On sait que c'est le chef élu des quarante-deux tribus qui ne relèvent pas directement du sultan de l'Aïr.

    Le Damergou où ils habitent est une région située entre Agadès et Zinder mais plus près de cette dernière ville.

    Plus heureux que leurs frères de l'Aïr' ils sont considérés comme nobles et personne ne leur conteste cette qualité.

     

    v IFORAS DE MENAKHA

     

    La subdivision de Menakha qui fait partie du cercle de Gao à l'Est de la boucle du

    Niger comprend parmi ses tribus nobles (lmaggeren) des Iforas qui appartiennent à la confédérafion des Oulliminden. Ce renseignement nous est donné par le docteur Richel dans son livre Les Oulliminden touareg du Niger (1924 page 333) ,

    De quelle manière sont-ils venus se placer au milieu des Touareg du Niger? Je l'ignore mais je rappellerai que les Oulliminden ne sont autres que les anciens Lemta de la Tripolitaine qui faisaient sans doute partie du peuple des Garamantes. Chassés de leur pays par les Romains ils se réfugièrent au Sous marocain. Poursuivis jusque là par les invasions arabes ils descendirent sur l'Adrar Mauritanien où ils prirent le nom de Lemtouna, puis sur le Niger où ils prirent celui d' Aoulimminden ou Ioulliminden ou Oulimminden. Un essai effectué par eux pour remonter pour au nord dans l'Adrar oriental ne réussit pas et ils fixèrent définitivement au Soudan où ils se modifièrent lentement mais sûrement au contact des nègres. Ils ont pris l'armement de ceux-ci, arc et flèches et ils excisent paraît-il leurs filles. Ils n'ont plus autant de chameaux, élèvent des chevaux et des boeufs.

    Ce sont peut-être eux que Hourst comprend dans sa liste de tribus nobles des

    Aoulimminden (La mission Hourst, p229)

     

    VI IFORAS DE GAO

     

    Une autre tribu d'Iforas fait partie du cercle de Gao proprement dit et nous est aussi signalée par le Docteur Richet. Mais ceux-là ne sont plus des nobles. Ce sont des Cheriffen, c'est à dire des marabouts et ils portent le nom de Kel Iforas. Ce sont peutêtre eux que le lieutenant Cortier désignait sous le nom d'Iforas d'Ansongo et dont il déclare ignorer la parenté avec ceux de l'Adrar, à moins que ce ne soient les précédents qui poussent aussi jusqu'au Niger.

    On remarquera que ces Iforas voisinnent avec les Kel es Souk dont je viens

    d'expliquer l'origine probable et avec les Tademekket. Ceux-ci portent le nom d'un lac Fezzan signalé par Duveyrier et d'une fraction de Khoumirs de la région littorale du Nord de la Tunisie (1). Il est donc possible qu'au lieu de faire avec les autres voilés un long circuit par le Sud Marocain, ils soient descendus directement de la Tripolitaine au Niger.

    Toutes ces questions d'origine, déjà fort embrouillées par elles-mêmes le sont plus encore par les prétentions qu'ont certaines de ces tribus de se donner une origine chérifienne. Cortier a fait très justement remarquer que les coutumes des Iforas les empêchent de parler des ancêtres défunts et même de prononcer le nom de leur père (l.c. p335) ce qui entraîne un oubli complet des évènements

    his toriques à bref délai.

    A la partie méridionale du cercle de Gao il y a une large vallée desséchée

    où on exploite des salines, qui porte le nom de Dallol Fora et se jette dans une

    autre grande vallée du même genre, le Dallol Maori. Il est probable que son

    nom lui vient d'une des tribus que je viens de nommer ou peut-être la

    suivante.

     

    VII. GROUPEMENT DES IFORAS DE LA BOUCLE

     

    Une dernière tribu d'Iforas nomadise à l'Ouest de la boucle du Niger. Ceux là

    sont classés comme Imrad. Ils font partie du groupe des Immededren du centre, confédération de tribus serves devenues indépendantes qui relèvent directement de Tombouctou. Ces Immededren ,s'appellent aussi Mididagan, ce qui précise leur origine exacte (1). Ils viennent de Mididi, ville ancienne de la Tunisie qui était située au Sud-Est du Kef dans le pays habité primitivement par les Garamantes. Le suffixe gan est sans doute une corruption de djenna (gens de) fort usité dans l'antiquité. Rien ne nous indique s'ils sont venus en droite ligne du littoral sur le Niger comme bon nombre de Garamantes, entraînant avec eux des Iforas ou s'ils ont pris part au grand circuit marocain des Aoulliminden.

    Les Mididagan et sans doute aussi les Iforas étaient autrefois les imrad des Kel Tabankort, nom qui ne nous apprend rien.

    Mangeot et Marty estiment que ces Iforas descendent de ceux de l'Adrar. Si l'on examine sur la carte l'ensemble de tous les petits îlots peuplés d'Iforas on reconnaît qu'ils occupent une superficie énorme qui n'est pas en rapport avec leur faible importance numérique (2). Il serait intéressant d'avoir quelques données numériques sur l'ensemble des Iforas, mais la statistique en ce qui concerne les Touareg est une chose bien vague et bien incertaine.

    Essayons cependant de donner une évaluation, quelque fausse qu'elle puisse être, en nous basant sur ce qui a été écrit à leur sujet.

    Duveyrier s'est prudemment gardé de proposer des chiffres pour les Iforas des Ajjer, mais en 1904 l'Officier interprète Durand (BS.GA. p. 713), dans une communication sur les Touareg, leur attribuait le chiffre de 2.060 hommes capables de porter les armes, ce qui est a priori invraisemblable. Les statistiques du Gouvernement Général de l'Algérie de ces dernières années ne donnent qu'une centaine d'hommes pour le groupe des Iforas qui s'est rallié autour du caïd de Temassinine et en admettant qu'il y en ait autant qui roulent autour de Djanet, de Ghadamès et dans les déserts de la Tripolitaine on arrive à un maximum de deux cents hommes. Quoique le déchet des Touareg mâles adultes soit toujours considérable, on peut admettre pour chiffre de la population totale huit cents à mille âmes au maximum. Ils élèvent des chèvres et quelques chameaux.

    En ce qui concerne les Iforas de l'Adrar, souche de cette race, si je ne me trompe; les évaluations ne sont pas plus faciles. Le Commandant Deporter, en 1890, dans ses renseignements sur l'Extrême·Sud, estimait au total à 830 le nombre de leurs tentes, non comprises celles de leurs imrad. D'après lui ils pouvaient mettre sur pied 1000 cavaliers et 300 méharistes. Moins de vingt ans plus tard, Corlier, dans son voyage de 1908, estimait sur place à 46 le nombre des tentes importantes de leurs tribus. Cette indication de tentes importantes est assez vague. En la multipliant par cinq nous arrivons à 230 tentes, sans y comprendre celles de leurs imrad. Ils élèvent beaucoup de boeufs, de chèvres el de chameaux et ont quelques chevaux. Les mille cavaliers doivent se réduire à une dizaine au plus et les méharistes à deux cents, toujours en ne comptant que les Iforas des tribus de

    ce nom.

    Pour les Iforas imrad des Ke1 Ferouane. le Lieutenant Jean, en 1909, donnait le chiffre de 80 hommes pour une population totale de 400 personnes. Le Colonel Abadie, en 1927, ne précise pas le nombre des Ifoghas, mais comme il diminue généralement de moitié les chiffres de Jean on peut admettre celui de 40 hommes faits.

    Une évaluation d'une trentaine pour ceux du Damergou sur lesquels je ne trouve aucune précision me parait vraisemblable.

    Pour le groupe de Menakha le Docteur Richet donne une statistique en règle suivant

    laquelle on peul fixer également à une trentaine le nombre des adultes de cette tribu. Dans

    la région du Niger ils élèvent plus de boeufs que de chameaux ainsi que des moutons sans

    poil et des chèvres. Ils ont peut-être aussi quelques chevaux bien que la statistique en

    question n'en indique pas.

    Suivant les renseignements du même auteur les Kel Iforas, cheriffen de Gao,

    formeraient une tribu encore plus humble, car il ne leur attribue qu'un effectif de 38

    personnes, sur lesquelles on peut au maximum prélever un chiffre de huit adultes.

    Enfin mettons vingt hommes pour les Marabouts Iforas des Mididagan. Ceux-là,

    qui ont un abondant cheptel de moutons, chèvres et boeufs ne possèderaient même pas

    de chameaux d'après la statistique (BCEH et S de l'Afrique Occidentale française,

    1918, p184). Ce serait étrange pour des Touareg mais il est permis d'en douter et de

    croire qu'ils les dissimulaient à une époque de troubles où ils craignaient des

    réquisitions.

    En définitive je serais étonné que le chiffre total des Iforas adultes mâles éparpillés

    dans la vaste zone où ils nomadisent atteigne un millier d'âmes; admettons plutôt le

    chiffre de huit cent et comme dans la population targuie le déchet des mâles adultes est

    relativement considérable donnons 6000 pour le chiffre total de la population.

    En raison du climat des régions que certaines de ces fractions ont choisi pour leur

    habitat il est vraisemblable qu'elles sont appelées à disparaître progressivement,

    absorbées par les éléments noirs prépondérants qui les entourent. C'est le cas des cinq

    dernières que j'ai énumérées et qui ont quitté les régions montagneuses et relativement

    élevées où leurs frères ont réussi à se maintenir.

    L'éparpillement des Iforas est extrême puisqu'on en trouve depuis Ghadamès

    .jusqu'à Tillabery, sur le Niger, c'est-à-dire sur 17 degrés de latitude environ, sans

    perdre pour cela leur indépendance, leur individualité, leur nom ethnique. Cette

    constatation permet de comprendre ce que les anciens nous disent de l'étendue

    encore plus considérable de territoire qu'ils ont occupé autrefois sous d'autres

    noms et qui a du s'étendre en longitude encore plus que maintenant en latitude

    lorsqu'ils étaient connus sous le nom de Pharusii.

     

     

     


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  • Situé en Afrique de l’Ouest entre 11°37 et 23°33 de latitude Nord, 0°06 et 16° de longitude Est, le Niger s’étend sur une superficie de 1.267.000 km2 dont environ les 2/3 appartiennent aux zones saharienne et pré-saharienne

    Population 10 355 156 habitants ( estimation juillet 2001)
    Densité de population 7.8 hab/km2
    Taux de mortalité infantile 123 pour 1000
    Espérance de vie 41.5 ans
    0-14 ans : 47,97% 15-64 ans : 49,75 % 64 ans et plus : 2,28%
    Produit Intérieur Brut 8 292 millions de $
    PIB par habitant 850 $
    Monnaie : Franc CFA 1 euro = 650 CFA...

    Population :
    Pays charnière entre le Nord et le Sud du sahara, entre l'Afrique noire et l'Afrique blanche, le Niger se présente comme un carrefour de civilisations où depuis des millénaires des peuples d’origines diverses convergent et se juxtaposent.
    La richesse culturelle du Niger résident pour l’essentiel dans la diversité ethnique de sa population : Haoussa 56%, Djerma 22%, Peul 8,5%, Touareg 8%, Kanouri 4,3%, Toubou, Arabe et Gourmantché 1,2%.
    Cette population se caractérise par deux mondes qui se côtoient, nomades et sédentaires, ou éleveurs et agriculteurs, chacun avec ses particularités culturelles.

     

    Géographie Physique :
    Limité par le Burkina-Faso et le Mali à l’Ouest, l’Algérie et la Libye au Nord, le Tchad à l’Est, le Nigeria et le Bénin au Sud, pays essentiellement continental le Niger se trouve à 1000 km de l’océan le plus proche.

    Trois grands ensembles se partagent le pays :
    - Le massif de l’Aïr qui s’étend sur plus de 400 km du Nord au Sud et 250 km d’Est en Ouest des sommets comme le Mont Greboun, les Monts Tamgak, Takoulokouzet et Bagzane.
    - La zone saharienne avec le Ténéré, l’erg de Bilma, le Kaouar et le Talak, le Tamesna, l’Azawak, Termit est l’une des plus riches du monde en vestiges.
    - Les plateaux du Sud et la région du fleuve Niger, où se concentre l’ensemble de la vie économique du pays .

    Très sec dans l’ensemble du pays, le climat connaît de fortes amplitudes de température diurne et nocturne

     

    L'Aïr :
    Long de 400 km et large de 250 km, l'Aïr domine sur sa partie orientale les plaines des dunes du Ténéré. C'est un ensemble de massifs montagneux dont le plus haut sommet, l' Idoukal-n-Taghes, culmine à 2 022 m. Chacun de ces massifs représente un monde à part où l'on trouve des lacs d'eau glacée, des sources, des montagnes volcaniques traversées par des Koris. Les vallées renferment de nombreuses oasis : palmeraies et jardins luxuriants où le bœuf et le chameau de trait tirent l'eau des puits. Une eau qui irrigue les cultures de blé, orge, millet, tomates, ainsi que les arbres à fruits. Dattes, Figues, Citrons, Oranges et Pamplemousses.
    C’est dans ce massif que l’on découvre aussi :
    - Des gravures rupestres, fresques de la bordure orientale du kori Mammanet avec son prolongement dans le Djado, D'Anakom ou de Tezirzek sur la façade Est de L'Aïr.
    - Les gisements néoplasiques de l’Adrar Bous.

     

    Le Ténéré :
    Immense étendue de sable de plus de 1 200 km séparant l'Aïr et le Tibesti. Au Nord de grands regs plats, au Sud sur des centaines de kilomètres une mer de dunes parsemée d’oasis : Bilma, Fachi, Dirkou, Achegour, Tagdofat, Termit,… Jusqu'au plateau du Djado à l'Est, prémices du Tibesti tchadien.

    A l'Ouest, les derniers cordons de dunes s'éventrent sur les redoutes granitiques de l'Adrar Chiriet et du mont Greboun ou s'évasent les oueds Zagado et Arakao.
    Désert dans le désert comme l’ont surnommé les géographes et les explorateurs, il garde dans ses immenses étendues de sable de multiples vestiges préhistoriques.
    Au sud de la piste Agadez-Bilma, subsiste un des plus importants cimetières de dinosaures découverts à ce jour, Gadoufawa. Cependant le Ténéré est écologiquement fragile (paysage, sites, modes de vie des habitants). Des mesures de protection doivent être envisagées, notamment en ce qui concerne les détritus laissés sur les zones de bivouac et le pillage des zones de gisement de vestiges néoplasiques et paléontologiques.

     

    Le Djado :

    Accessible par le désert du Ténéré à partir de l’Aïr (à 400 km de l’Adrar Bous) ou de Bilma en remontant le long de la falaise d’Achégour (à 350 km au Nord). Le massif du Djado demeure une des régions les plus méconnues et les plus isolées du Sahara. Nous sommes ici dans le prolongement sud de la ceinture tassilienne du Hoggar, paysage de roches grises burinées, érodées et sculptées par le vent, le sable et l’eau. Il se prolonge à l’Est par le plateau du Tchigaï et le troisième grand massif saharien le Tibesti au Tchad.

     

    Le Tadaraste

     

    Caractérisée par l’abondance d’une espèce arbustives Adaras ou commifora et d’une espèce herbacée Wajag ou cenchrus biflora très appétée par les animaux et particulièrement le dromadaire, cet espace géographique constitue la ceinture productive du Niger en ce qu’elle est propice a la fois aux pratiques pastorales qu’agricoles.

     

                Elle s’étend de la limite de la falaise de Tiguidit, intègre du Nord au sud les vallées de Tagdofat, de Tebirghit, Keita, la vallee de ingelboubou, de Tchiwerchikakene, Takourissat, Farak, Abdineze, Tiggart, et fini par la vallée de Inekar  a 20km de Tanout ville faisant ainsi frontière avec le Damergou type.


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  • Biens conservés par le climat aride, le Nord du pays est riche en fossiles. On a mis au jour dans le massif de l'Aïr des vestiges de céramiques du VIIIe millénaire avant notre ère, contemporains de l'invention de la poterie dans d'autres régions du monde. La désertification du Sahara commencée à cette époque repoussa ensuite vers le Sud les populations d'agriculteurs et les céramistes, laissant la place à des communautés d'éleveurs de bovins qui gravèrent sur les rochers de nombreuses représentations de leurs troupeaux (entre 2000 et 3000av.J.-C.).Des gravures de cette époque témoignent également de la présence à cette latitude d'éléphants, d'hippopotames et d'une faune de savane abondante et variée. Le Ténéré est riche en témoignages de la présence humaine au Néolithique par un abondant matériel de pierre (pointes de flèches, meules, etc.), jusqu'à la désertification de la région au Ier millénaire avant notre ère.

    Les territoires constituant le Niger actuel entrèrent ensuite dans l'histoire avec l'établissement de relations transsahariennes au Moyen âge, vers le Maroc, par la vallée du Niger et Tombouctou (empires du Mali et du Songhaï), vers la Tunisie (Ifriqiya) à travers le Sahara central, et vers la Libye et l'Égypte par le Fezzan et le Tchad (États haoussas). Cette diversité explique la permanence des deux grands pôles de développement culturel et économique du pays : la vallée du Niger (Niamey), et le bassin du Tchad (Zinder). 

    Le commerce régional portait sur l'échange sel/mil entre le Sahara central riche en gisements de sel et la savane, productrice de mil, et sur la noix de cola produite dans les zones forestières. Ses voies de communication furent très tôt pénétrées par les missionnaires musulmans, puis contrôlées par les nomades islamisés (Touareg, Toubous). Les États haoussas islamisés dominèrent le Niger méridional du Xe siècle au début du XIXesiècle, époque à laquelle ils furent soumis par la guerre sainte des Peuls menés par Ousman dan Fodio. Les Songhaïs exercèrent une forte influence sur la vallée du fleuve durant la dernière partie du Moyen age, tandis que l'empire de Kanem-Bornou dominait la frontière orientale. Les Touareg arrivèrent par vagues dans l'Aïr à partir du XIe siècle environ, se répandirent dans l'Azawak et commencèrent à lancer des raids sur les sédentaires du Sud. Au XVe siècle, ils établirent un sultanat à Agadez.
    Les premiers Européens à entrer dans cette région furent le chirurgien et explorateur écossais Mungo Park et les explorateurs allemands Heinrich Barth, en route pour Tombouctou, et Eduard Vogel.

    Les Français arrivérent vers 1890, atteignirent le lac Tchad et luttèrent contre Rabah (un marchand d'esclave, auto-proclamé souverain) dont l'influence s'étendait sur le Bornou. Ils mirent longtemps à réduire la résistance des Touareg de l'Aïr. En 1900, ils firent du Niger un territoire militaire administré à partir de l'ancien sultanat de Zinder. La France installe progressivement une administration de type européen dans la région qui prend le nom de Soudan Français. La farouche résistance du peuple touareg cesse avec la défaite de Kaocen en 1916. La colonisation perdurera durant six décennies. Le Niger devint une colonie en 1921, administrée à partir de Niamey pour rééquilibrer les pouvoirs économiques et politiques locaux, diminuer le poids de la communauté haoussa de Zinder ainsi que l'influence du nord du Nigeria, une région riche et peuplée. Territoire d'outre-mer en 1946, puis république autonome au sein de la Communauté en 1958, malgré une campagne pour le "non" au référendum de Djibo Bakary, opposé au chef du gouvernement Hamani Diori.

    Le 3 août 1960, l'Indépendance est proclamée par le président de la République Diori Hamani, qui dirige le pays jusqu'en 1974, après quoi alterneront les périodes de dictature militaire et de pouvoir démocratique. En 1990, une rébellion touareg éclate dans les territoires sahariens. Les Touaregs supportant de plus en mal le pouvoir des ethnies du Sud et la négation de leur identité. Les combats sont violents et la population voit ses souffrances croître au fur et à mesure que l'Autorité Militaire augmente les pressions et les exactions. Pour le front rebelle, après des velléités d'indépendance, la sagesse l'emporte et tout rentre dans l'ordre en 1995 quand le gouvernement de Niamey promet, enfin, une plus large autonomie. Après le coup d'Etat d'avril 1999 et la parenthèse du Conseil de Réconciliation Nationale (régime d'exception) une nouvelle constitution a été adoptée par référendum le 18 juillet 1999 (Vème République instituant un régime semi-présidentiel) et les nouvelles autorités ont été démocratiquement élues en novembre 1999. Le Président de la République Tandja Mamadou (élu au second tour de scrutin avec 60% des suffrages). L'Assemblée nationale est composée de 83 députés, 55 appartiennent à la majorité, 28 à l'opposition.


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